Note : Les modifications rétroactives édictées après le 15 juin 2011 n’y figurent pas.
Pour savoir si une modification est rétroactive, consultez les dispositions
sur l’entrée en vigueur qui figurent à la fin de la loi modificative.
C.P.L.M. c. F60
Loi sur l'arbitrage relatif aux pompiers et aux travailleurs paramédicaux
SA MAJESTÉ, sur l'avis et du consentement de l'Assemblée législative du Manitoba, édicte :
DÉFINITIONS
Les définitions qui suivent s'appliquent à la présente loi.
« Commission » La Commission du travail du Manitoba. ("board")
« conseil d'arbitrage » Conseil d'arbitrage établi sous le régime de la présente loi. ("arbitration board")
« convention collective » Convention collective au sens de la loi principale. ("collective agreement")
« différend » Différend au sens de la loi principale. ("dispute")
« grève » Grève au sens de la loi principale. ("strike")
« lockout » Lockout au sens de la loi principale. ("lockout")
« loi principale » La Loi sur les relations du travail. ("principal Act")
« ministre » Le membre du Conseil exécutif chargé par le lieutenant-gouverneur en Conseil de l'application de la présente loi. ("minister")
« sentence » Sentence d'un conseil d'arbitrage rendue conformément à l'article 11. ("award")
Termes et expressions de la loi principale
Sous réserve des articles 1, 2.1 et 17, à moins que le contexte n'exige autrement, les termes et expressions utilisés dans la présente loi s'entendend au sens de la loi principale.
ARBITRAGE — POMPIERS
Les définitions qui suivent s'appliquent à la présente partie.
« agent négociateur » Sous réserve de l'article 3, syndicat qui agit au nom de pompiers :
a) soit au cours d'une négociation collective;
b) soit à titre de partie à une convention collective avec une municipalité qui est leur employeur. ("bargaining agent")
« pompier » Employé à plein temps d'une municipalité à titre de membre d'un service d'incendie. ("firefighter")
Application de la présente partie
La présente partie s'applique uniquement aux pompiers qui sont représentés, dans le cadre des négociations collectives que vise la loi principale, par un syndicat qui est titulaire d'un certificat valide et en vigueur, délivré par la Commission, l'accréditant à titre d'agent négociateur de ces pompiers.
Application de la loi principale aux négociations
Sous réserve des autres dispositions de la présente loi, les dispositions de la loi principale relatives aux négociations collectives s'appliquent aux négociations collectives entre une municipalité et un agent négociateur. En cas de conflit entre une disposition de la présente loi et une disposition de la loi principale, la première lie les parties en cause et l'emporte sur la disposition de la loi principale à l'égard de son application à la situation.
Avis de commencement des négociations collectives
Si l'une des parties à une convention collective existant entre une municipalité et un agent négociateur désire négocier en vue de la reconduction ou de la révision de la convention, elle doit, au plus tard le 1er octobre précédant immédiatement l'expiration de la convention collective existante, inviter, par avis écrit, l'autre partie à la convention à négocier en vue de la reconduire, de la réviser ou d'en conclure une nouvelle. Elle joint à l'avis ses propositions écrites de révision de la convention, s'il en est.
Un avis donné conformément au paragraphe (1) est péremptoirement réputé être un avis donné conformément au paragraphe 61(1) de la loi principale.
Avis en l'absence de convention collective
Lorsqu'il n'existe pas de convention collective entre une municipalité et un agent négociateur,chacun d'entre eux peut donner à l'autre un avis conformément à l'article 60 de la loi principale l'invitant à commencer les négociations collectives.
Demande de conseil d'arbitrage
Si la municipalité et l'agent négociateur n'ont pas convenu des modalités de la reconduction ou de la révision d'une convention ou de la conclusion d'une première convention :
a) soit au plus tard le 31 décembre suivant immédiatement l'avis prévu au paragraphe 5(1);
b) soit dans les trois mois suivant l'avis prévu au paragraphe 5(3),
une partie ou les deux peuvent demander par écrit au ministre de nommer un conseil d'arbitrage.
Une demande prévue au paragraphe (1) doit être déposée auprès du ministre au plus tard le 5 janvier suivant immédiatement la date de l'avis prévu à l'article 5.
Demande précoce au conseil d'arbitrage
Si, avant le 31 décembre de l'année au cours de laquelle est donné l'avis prévu par l'article 5, la municipalité et l'agent négociateur ont atteint une impasse dans leurs négociations collectives et que les parties conviennent, ou que l'une d'entre elles soutient, qu'il n'existe pas de signe d'une entente éventuelle, une partie ou les deux peuvent demander par écrit, au ministre, de nommer un conseil d'arbitrage.
Pouvoir d'une municipalité de modifier la date de l'avis
Malgré les articles 5 et 6, une municipalité peut, au plus tard le 31 juillet d'une année quelconque, fixer par arrêté adopté par son conseil, une date pour l'avis mentionné au paragraphe 5(1) avant ou après la date y mentionnée mais pas plus de trois mois après celle-ci.
Avis de l'adoption de l'arrêté
Lorsqu'une municipalité adopte un arrêté aux termes du paragraphe (1), elle en avise l'agent négociateur dans la semaine de l'adoption en lui remettant une copie de l'arrêté. Cependant, lorsque la date fixée par le règlement pour donner l'avis mentionné au paragraphe 5(1) tombe, au cours de l'année de l'adoption de l'arrêté, dans le délai de 21 jours à partir de la date de la remise de la copie de l'arrêté, l'avis prévu au paragraphe 5(1) peut être donné en tout temps dans les 21 jours de la remise de la copie de l'arrêté.
Effet de la modification de la date
Si une municipalité fixe plus tôt ou plus tard la date de l'avis prévu à l'article 5, conformément au paragraphe (1), les dates mentionnées à l'article 6 sont retardées ou avancées, selon le cas, d'un nombre de jours égal à celui de l'avance ou du retard de la date ainsi fixée sur la date mentionnée au paragraphe 5(1).
Établissement d'un conseil d'arbitrage
Lorsque, conformément à la loi principale et à la présente loi, les conditions qui suivent sont réunies :
(a) les négociations collectives ont commencé et se sont poursuivies entre la municipalité qui emploie les pompiers et l'agent négociateur de ces derniers;
(b) une demande de nomination d'un conseil d'arbitrage a été faite conformément à l'article 6;
(c) le ministre est convaincu que les négociations collectives ont été conduites de bonne foi mais qu'il est improbable que les parties se mettent d'accord,dans un délai raisonnable, sur une nouvelle convention collective ou sur la reconduction ou la révision d'une convention existante ou antérieure,
le ministre peut établir un conseil d'arbitrage pour examiner le différend et élaborer une convention collective ou pour reconduire ou réviser une convention existant entre les parties ou une convention antérieure.
Prorogation de la convention collective existante
Lorsqu' une demande de nommer un conseil d'arbitrage n'est pas faite dans le delai fixé par l'article 6 ou que le ministre refuse de nommer un conseil d'arbitrage, la convention collective existante à la date de l'avis prévu par l'article 5 reste pleinement en vigueur et conserve tous ses effets jusqu'au 31 décembre suivant immédiatement l'expiration du délai ainsi fixé ou le refus du ministre.
Nomination, procédures etc. du conseil d'arbitrage
Sous réserve des autres dispositions de la présente loi :
(a) les dispositions de la loi principale concernant la composition du conseil d'arbitrage et la nomination de ses membres et de son président s'appliquent à celles d'un conseil d'arbitrage aux termes de la présente loi, compte tenu des adaptations de circonstance;
(b) dès la nomination d'un conseil d'arbitrage aux termes de la présente loi, les dispositions de la loi principale relatives aux procédures, pouvoirs, fonctions, privilèges et sentences d'un conseil d'arbitrage nommé conformément à la loi principale s'appliquent à ceux d'un conseil d'arbitrage nommé conformément à la présente loi.
Lorsque le ministre nomme un conseil d'arbitrage, il fait immédiatement parvenir à chacun de ses membres un exposé des questions soumises au conseil consistant dans les propositions initiales ainsi que toutes les contre-propositions soumises, par chacune des parties, à l'autre.
Lorsque les parties conviennent par écrit d'éliminer ou de modifier un point quelconque des propositions initiales ou des contre-propositions et avisent le ministre par écrit qu'elles ont convenu de certaines modifications du mandat et lui en fournissant une copie, le ministre modifie en conséquence l'exposé remis au conseil d'arbitrage. Toute sentence rendue conformément à l'article 11 est limitée aux questions contenues dans l'exposé ainsi modifié et remis.
Effort pour arriver à une convention collective
Dès sa constitution, un conseil d'arbitrage s'efforce d'arriver à un règlement du différend entre la municipalité et les pompiers et d'élaborer une convention satisfaisant les deux parties. Si une telle convention est élaborée, elle devient une convention prévue par la loi principale dès qu'elle est conclue par les parties.
Sentence en l'absence de convention
S'il ne parvient pas à élaborer une convention satisfaisant les deux parties, le conseil d'arbitrage rend une sentence énonçant sa décision concernant la manière de régler les questions en litige entre les parties.
Sous réserve du paragraphe (4), un conseil d'arbitrage rend une sentence prévue au paragraphe (2) dans les 42 jours de la date de la nomination de son président ou dans un délai plus long qui peut être convenu entre les parties.
Éclaircissements relatifs à une sentence
Le ministre peut ordonner au conseil d'arbitrage de lui fournir des éclaircissements sur la sentence qu'il a rendue ou une partie de celle-ci. Dans les 10 jour de la décision du ministre, le conseil d'arbitrage lui fait rapport.
Une sentence lie la municipalité qui emploie les pompiers, ceux-ci et leur agent négociateur. Tous et chacun d'entre eux doivent respecter et exécuter la sentence et lui donner effet immédiatement.
Application de la convention ou de la sentence
Lorsqu'un conseil d'arbitrage est établi pour examiner un différend qui s'est produit à l'égard des conditions d'emploi au cours d'une année quelconque, une convention collective conclue ou une sentence rendue conformémnent à l'article 11 prend effet le 1er janvier de cette année ou après cette date, que le conseil de la municipalité ait prévu ou puisse prévoir ou non la dépense dans ses prévisions budgétaires de cette année ou d'une partie de celle-ci.
Durée d'application de la convention ou de la sentence
Sous réserve du paragraphe (3), une convention collective reste en vigueur pour la période qu'elle mentionnne et, sous réserve de ce qui précède, une sentence reste en vigueur jusqu'à la fin de l'année pendant laquelle elle prend effet aux termes du paragraphe (1).
Prolongation de la convention ou de la sentence
Une convention collective ou une sentence arbitrale reste en vigueur à l'expiration de la période d'application jusqu'à ce qu'elle soit remplacée par une nouvelle convention collective ou une nouvelle sentence, selon le cas.
Effet sur la sentence du règlement prévu à l'article 7
Lorsqu'une municipalité fixe une date plus avancée ou plus tardive, conformément au paragraphe 7(1), pour l'avis prévu à l'article 5, le présent article s'applique à une convention collective ou à une sentence comme si une telle date n'avait pas été fixée.
Aucune municipalité ne peut déclarer ou provoquer un lockout de pompiers.
Aucun pompier ne peut faire la grève.
La municipalité et l'agent négociateur supportent chacun leurs propres frais d'arbitrage et partagent également tous les autres frais généraux du conseil d'arbitrage y compris la rémunération de son président et les dépenses raisonnables qu'il engage relativement aux procédures d'arbitrage.
Montant de la rémunération et des dépenses
La rémunération du président et ses dépenses de même que celles des autres membres d'un conseil d'arbitrage s'élèvent au même montant que celles du président et des membres d'une Commission de conciliation nommée conformément à la loi principale.
Toute personne convoquée par un conseil d'arbitrage, à l'exception d'un témoin cité à la demande d'une partie, qui comparait régulièrement comme témoin a droit à une allocation de frais déterminée selon le tarif en vigueur pour les témoins dans les procès civils devant la Cour du Banc de la Reine. L'allocation versée fait partie des frais généraux du conseil d'arbitrage.
Sous réserve de la Loi sur la fonction publique, le ministre peut fournir au conseil d'arbitrage un secrétaire, un sténographe et tout autre service de soutien qu'il estime nécessaire à l'exercice de ses fonctions.
Toute municipalité qui déclare ou provoque un lockout en violation de la présente loi commet une infraction et est passible, sur déclaration sommaire de culpabilité, d'une amende d'au plus 250 $ pour chaque jour au cours duquel le lockout se poursuit.
Lockout par personne agissant pour la municipalité
Toute personne, agissant au nom d'une municipalité, qui déclare ou provoque un lockout en violation de la présente loi commet une infraction et est passible, sur déclaration sommaire de culpabilité, d'une amende d'au plus 300 $.
Tout syndicat qui déclare ou autorise une grève en violation de la présente loi commet une infraction et est passible, sur déclaration sommaire de culpabilité, d'une amende d'au plus 250 $ pour chaque jour de la durée de la grève.
Tout dirigeant ou représentant d'un syndicat qui autorise la tenue d'un vote de grève, y participe, déclare ou autorise une grève, en violation de la présente loi, commet une infraction et est passible, sur déclaration sommaire de culpabilité, d'une amende d'au plus 300 $.
Toute municipalité, toute personne ou tout syndicat qui fait un acte quelconque prohibé par la présente loi ou qui refuse ou omet de faire quelque chose que la présente loi exige commet une infraction et est passible, sur déclaration sommaire de culpabilité, sauf si la présente loi prévoit une autre peine :
(a) d'une amende d'au plus 100 $, s'il s'agit d'un particulier;
(b) d'une amende d'au plus 500 $ s'il s'agit d'une corporation ou d'un syndicat.
ARBITRAGE — TRAVAILLEURS PARAMÉDICAUX
Les définitions qui suivent s'appliquent à la présente partie.
« agent négociateur des travailleurs paramédicaux » Le syndicat qui est accrédité par la Commission pour représenter les travailleurs paramédicaux au cours d'une négociation collective. ("bargaining agent for paramedics")
« travailleurs paramédicaux » Les employés de la ville qui offrent des services d'ambulance et des services paramédicaux et qui font partie de l'unité de négociation que représente l'agent négociateur des travailleurs paramédicaux. ("paramedics")
« ville » La ville de Winnipeg. ("city")
Négociations collectives — travailleurs paramédicaux
Les articles 3, 4, 10, 11 et 13 à 16 s'appliquent, avec les adaptations nécessaires, à la négociation collective entre l'agent négociateur des travailleurs paramédicaux et la ville.
Pour l'application des dispositions énumérées au paragraphe (1), toute mention des pompiers vaut mention des travailleurs paramédicaux.
Demande d'établissement d'un conseil d'arbitrage
Les deux parties ou l'une d'entre elles peuvent, par écrit, demander au ministre l'établissement d'un conseil d'arbitrage si les conditions qui suivent sont réunies :
a) la ville ou l'agent négociateur des travailleurs paramédicaux a donné avis à l'autre partie de commencer les négociations collectives en vue de conclure une convention collective;
b) trois mois se sont écoulés depuis que l'avis a été donné;
c) une convention collective qui liait la ville et l'agent négociateur des travailleurs paramédicaux au moment où l'avis a été donné a expiré;
d) la ville et l'agent négociateur des travailleurs paramédicaux n'ont pas conclu une nouvelle convention collective.
Établissement du conseil d'arbitrage
Une fois saisi d'une demande présentée en vertu du paragraphe (1), le ministre peut établir un conseil d'arbitrage pour étudier le différend et, soit élaborer une convention collective, soit reconduire ou réviser une convention collective existant entre les parties ou une convention antérieure.
Application de la convention ou de la sentence
Chaque convention collective et chaque sentence arbitrale rendue par le conseil d'arbitrage entre en vigueur le lendemain de la date d'expiration — indépendamment du paragraphe (3) — de la convention collective qui était en vigueur au moment où l'avis portant sur le commencement de la négociation collective a été donné, que la ville ait prévu ou puisse prévoir ou non la dépense qui découle de la convention collective ou de la sentence dans ses prévisions budgétaires de l'année ou d'une partie de celle-ci.
Sous réserve du paragraphe (3), la convention collective est en vigueur pour la durée qui y est stipulée.
La convention collective ou la sentence arbitrale demeure en vigueur à l'expiration de la période d'application qui y est stipulée jusqu'à ce qu'elle soit remplacée par une nouvelle convention collective ou une nouvelle sentence, selon le cas.